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L'utilité des Rêves en Thérapie

 

 
 
 

Le rêve peut être d’une aide appréciable en psychothérapie, il facilite le travail et peut améliorer les résultats du travail thérapeutique. Nous présenterons d’abord ce qu’est le rêve, puis nous parlerons de ses rôles supposés, de ce qu’il apporte au travail en psychothérapie. Nous évoquerons ensuite le souvenir du rêve, sa fréquence, comment la mesurer et comment l’améliorer, dans le but d’amener de plus en plus de patients à travailler avec leur rêve.

Plan de l'article

=> Qu'est ce que le rêve

=> Les utilités du rêve

=> Le rêve, un allié en psychothérapie

=> Le souvenir du rêve, son rappel, l'implication du rêveur

=> Conclusion

=> Bibliographie

Qu'est ce que le rêve

Le rêve, un objet fascinant pour l’homme depuis longtemps, déjà au IVᵉ siècle avant J.-C., Aristote indiquait que le rêve se rapportait plutôt à l’imagination, qu’il était conçu comme une modification de la sensibilité (Siksou-a, 2015).

Fabien Guénolé (2009, cité dans Eichenlaub, 2015) propose la définition suivante : « Le rêve est une expérience subjective qui met en jeu des représentations mentales plus ou moins complexes. A l’éveil le rêveur se souvient de tout ou partie de ces représentations oniriques, et le récit du rêve est une retranscription de celles-ci. Ce récit (médiatisé par le langage, le dessin) constitue l’unique moyen d’approcher le rêve d’un individu ». Ici, Guénolé rend saillant un des éléments clé du rêve, qui est que nous ne pouvons savoir du contenu onirique d’un individu que ce qu’il en aura mémorisé et qu’il voudra bien nous rapporter par la parole (ou le dessin).

« Selon la majorité des auteurs depuis Sigmund Freud, le rêve est une simulation de l’expérience éveillée de la réalité » (Siksou-a, 2015).

     

Principales caractéristiques

Selon plusieurs études psychologiques (Hall et Van de Castle, 1966, cité dans Ruby, 2011 ; Schwartz, 1999, cité dans Ruby, 2011), le sens le plus présent dans le rêve est la vue, nos rêves sont avant tout visuels. La scène du rêve est vécue à la première personne, quelques éléments de la vie réelle contribuent de manière plus ou moins déformée à la scène du rêve. La plupart du temps le scénario est en dehors du contrôle du rêveur, des incohérences temporelles ou spatiales peuvent être présentes, plusieurs personnes s’y trouvent et interagissent entre elles, fréquemment des émotions sont activées dans le rêve mais aussi lors son récit.

Concernant les neurosciences, les premières études réalisées par les équipes de Nathaniel Kleitman (1953, cité dans Ruby, 2011) ont permis la découverte du sommeil paradoxal encore appelé REM (Rapid Eyes Movement), ce stade a été considéré par la suite comme le principal marqueur objectif de la production du rêve.            

Néanmoins, de récentes études dont celle de Mark Solms (1997, 2000, cité dans Ruby, 2011) ont confirmé que le sommeil REM n’est pas une condition nécessaire ni suffisante au rêve et que des rêves se produisent tout au long de la nuit, aussi en dehors du sommeil REM.

     

Les rêves reposeraient selon Maggioloni et al. (2010, cité dans Siksou-a, 2015) sur un système de symbolisation affective, ils fonctionneraient selon un codage analogique, sensoriel, viscéral et cinesthésique. Symbolisation effectuée par le biais des émotions (bon ou mauvais) et non de la réalité, elle classifie selon des catégories relationnelles affectives et non pas descriptives (un tigre n’est pas un mammifère mais un animal dangereux).

Cette symbolisation fera que le rêve sera composé d’un contenu manifeste (visible) et d’un contenu latent (sens caché), en lien avec l’inconscient du rêveur. Idée développée par Freud, pour qui le rêve est un phénomène mental conçu pour censurer des pulsions biologiques et des désirs inconscient dans le but de protéger le sommeil (Freud, 1900, 1958, cité dans Glucksman, 2001).

Mais au delà de ces descriptions sur le rêve, quelle pourrait être sa fonction, a-t-il un rôle, des utilités ?

 

Les utilités du rêve

Les différentes hypothèses actuelles

Freud (1900, 1958, cité dans Glucksman, 2001), indique que la scène du rêve reflète souvent les pulsions et les désirs de l’individu.

Il transmet également un large spectre d’émotions, expériences passées, récentes, perception de soi et des autres, conflits, problèmes et tentatives à les résoudre (Glucksman, 2001).

Pour Michel Jouvet (1979, cité dans Ruby, 2011) le rêve aurait une fonction vitale et servirait au renforcement de nos comportements en lien avec notre programmation génétique. Il rajoute qu’il permettrait également notre individuation et notre stabilisation psychologique (Jouvet, 1991, 1992, 1998, cité dans Ruby, 2011).

Antti Revonsuo (2000, 2009, cité dans Ruby, 2011) propose que le rêve serait un entrainement pour affronter d’éventuels dangers de la vie éveillée.

L’équipe de Cartwright et al. (1998, cité dans Ruby, 2011) défend que le rêve serait impliqué dans la régulation émotionnelle de l’individu.

Enfin, les neurosciences proposent que le rêve servirait à consolider notre mémoire (Diekelman et Born, 2010, cité dans Ruby, 2011).

La recherche en psychologie a démontré que le contenu du rêve est influencé par la vie du rêveur, spécialement ses problèmes personnels (Schwartz, 1999, cité dans Ruby, 2011 ; Schwartz and Maquet, 2002, cité dans Ruby, 2011 ; Schredl et Hofmann, 2003, cité dans Ruby, 2011).

En conséquence des observations de Freud sur le rêve, plusieurs études cliniques sur le sommeil (REM ou non REM) et les rêves ont permis de suggérer qu’ils sont des phénomènes biologiques inhérents à l’être humain et qu’ils permettent de faciliter la mémorisation, la résolution de problèmes, la régulation de l’humeur et notre adaptabilité psychologique (Glucksman, 2001).

           

Le courant psychanalytique

Freud propose que l’inconscient s’exprime par l’intermédiaire de nos rêves, son expression serait codée par le travail du rêve et se traduirait par le contenu manifeste du rêve (contenu visible du rêve). Pour lui, le contenu manifeste nous permet d’accéder à notre inconscient, un travail de décodage ouvrant l’accès au contenu latent (le sens caché) du rêve (Ruby, 2011).

Pour Freud, le rêve a deux fonctions, permettre aux désirs réprimés de s’exprimer dans le rêve (décharge tension psychique) et protéger le sommeil (Zadra et Robert, 2012).

Selon la vision de Jung, les processus inconscients sont en opposition avec les processus conscients, le rêve est alors un système permettant une compensation entre eux (Pesant et Zadra, 2004)

 

Les autres courants

L’approche existentialiste d’Adler postule qu’il y a continuité entre le contenu manifeste du rêve et la vie éveillée du rêveur et qu’il représente son style de vie (Pesant et Zadra, 2004).

Dans l’approche culturaliste développée par Bonime (1962, cité dans Pesant et Zadra, 2004), le point essentiel est l’alliance collaborative entre le patient et le psychothérapeute.

La Gestalt de Perls (1992, cité dans Pesant et Zadra, 2004), ici les rêves sont des projections des parties acceptées et rejetées de la personnalité du rêveur.

Chez les cognitivistes, selon Beck (1971, cité dans Pesant et Zadra, 2004), les rêves reflètent la conception de soi, du monde et du futur du rêveur.

 

Il est possible que chaque théorie sur le rêve ne touche qu’à une partie de sa totalité, qu’aucune ne soit supérieure à l’autre et qu’elles ne représentent chacune qu’une partie d’un tout (Pesant et Zadra, 2004).

         

Le rêve : un allié en psychothérapie

Selon la psychanalyse

Pour Freud, la meilleure méthode pour décoder les rêves est la libre association, le rêveur parle de son rêve et exprime tout ce qui lui vient à l’esprit sans aucune censure, l’analyse de ce contenu permet alors de faire le travail inverse du rêve et de remonter du contenu manifeste au contenu latent. Décoder le rêve avec la méthode de la libre association donne accès à ce qui est inconnu du rêveur et lui donne ainsi une meilleure compréhension de son fonctionnement psychique (Ruby, 2011).   

D’autres éléments fondamentaux dans l’interprétation des rêves freudiennes, les mécanismes de condensation (élaboration de personnes collectives) et de déplacement (procédé de déformation du désir sous la pression de la censure) très présents dans le rêve (Desprats-Péquignot, 2015).

Selon le psychanalyste et philosophe Daniel Sibony (Siksou-b, 2015), les rêves servent d’abord à activer la mémoire, en rapportant du matériel refoulé ou oublié, qui va servir à l’analyste à élaborer une interprétation du rêve.

Chez les Jungiens, nous partons d’abord de la vie personnelle du rêveur pour interpréter le rêve. Le rêveur décrit sa vie éveillée, la met en relation avec le rêve, le psychothérapeute cherche alors les éléments amplifiés dans le rêve issus de la vie éveillée (Pesant et Zadra, 2004). Hall (1983, cité dans Pesant et Zadra, 2004) décrit trois niveaux d’amplification : personnel, culturel et archétypal.

           

Selon les autres courants

Le modèle Adlérien préconise de s’intéresser jusqu’au moindre détail du rêve en se concentrant sur l’aspect émotionnel ce qui permet au rêveur de revivre son rêve dans l’ici et maintenant (Fantz, 1987, cité dans Pesant et Zadra, 2004).

Pour la Gestalt, le rêveur doit d’abord raconter son rêve au présent et à la première personne du singulier, comme s’il le revivait dans le présent (Fantz, 1987, cité dans Pesant et Zadra, 2004). Le rêveur identifie alors les émotions, les pensées, les actions en lien avec les différents éléments du rêve.

 

Le modèle de Hill

En s’appuyant sur les théories présentées précédemment, plusieurs techniques d’interprétation des rêves ont été proposées (voir Pesant et Zadra, 2004, pour le détail), nous nous intéresseront ici au modèle cognitif-expérientiel de l’interprétation des rêves de Hill. C’est le modèle qui a été le plus expérimenté empiriquement (Pesant et Zadra, 2004) et il repose en grande part sur  la vision psychanalytique, d’où notre choix.

Ce modèle développé par Hill (1996, 2003, cité dans Pesant et Zadra, 2004) s’appuie sur une collaboration active entre le patient et le psychothérapeute, il inclut trois étapes : exploration, insight et action. Pour le détail de chacune des trois étapes, voir (Pesant et Zadra, 2010).

Il repose sur certains postulats de base qui sont :

  • les rêves sont propres à chacun, ils ne peuvent pas être compris grâce à des dictionnaires des rêves ;

  • le rôle du psychothérapeute est d’être un guide et un collaborateur au lieu d’un expert de l’interprétation des rêves ;

  • un travail efficace sur les rêves nécessite une implication du patient sur le plan cognitif et affectif (Pesant et Zadra, 2010).

En complément, nous pouvons rajouter les hypothèses suivantes : le rêve est la continuation de la pensée éveillée sans l’intervention immédiate du monde extérieur, les rêves permettent de se comprendre plus profondément (Hill et Knox, 2010).

Mais en quoi le travail du rêve est-il utile en psychothérapie, qu’est ce qu’il apporte au patient et au psychothérapeute et en quoi consiste-t-il exactement ?

 

Utilités du rêve en psychothérapie

Les études empiriques (pour la revue voir Pesant et Zadra, 2004) permettent de suggérer que l’utilisation des rêves en psychothérapie permet de :

  • aider les patients à mieux se comprendre eux-mêmes ;

  • augmenter leur implication dans la thérapie ;

  • améliorer l’accessibilité des problèmes qui apparaissent comme centraux dans la vie des patients ;

  • contribuer à l’établissement d’un cadre thérapeutique sûr et authentique (alliance thérapeutique);

  • enrichir la compréhension du psychothérapeute sur le fonctionnement psychologique du patient (Pesant et Zadra, 2004).

Pour Glucksman (2001) certaines impasses thérapeutiques ou des résistances persistantes peuvent être perçues dans le matériel onirique et ils peuvent également être de très bons indicateurs des progrès réalisés par le patient avant que ceux-ci n’apparaissent dans la vie réelle.

L’efficacité du modèle de Hill a été évaluée sur plusieurs domaines : le ressenti par le patient de la qualité de la séance, les apports de l’utilisation des rêves (, idées d’actions, identification des problèmes, attitudes envers les rêves) et sur les résultats généraux des psychothérapies (amélioration des symptômes, changement du fonctionnement relationnel interpersonnel, amélioration des états dépressifs, mieux-être) (Hill et Knox, 2010).

Bulkeley (2000, cité dans Pesant et Zadra, 2010) affirme que « peu importe la nature des rêves, divine, neurologique, ou les deux, certains rêves transforment la vie des gens de façon significative ».

 

Le travail du rêve en psychothérapie

Bien que le terme d’interprétation du rêve soit le plus communément utilisé dans la littérature, nous utiliserons le terme de travail du rêve. Comme l’indique Hill (2010), travail du rêve implique que le psychothérapeute et le patient fournissent ensemble un véritable travail sur l’exploration du rêve, afin qu’il soit le plus efficace possible.

Tous les patients ne parlent pas spontanément de leurs rêves en thérapie, les psychothérapeutes devraient plus souvent proposer à leur patient de parler de leurs rêves (Widen, 2000, cité dans Pesant et Zadra, 2004).

Quelques règles sont données sur le travail du rêve, au delà d’un savoir-faire, il s’agira avant tout d’un savoir-être. Le psychothérapeute cherchera à aider le patient à trouver sa propre interprétation plutôt que de lui imposer la sienne (Pesant et Zadra, 2004).

Selon Sibony (Siksou-b, 2015), l’idée est que le rêve est comme un faisceau de fibres, chacune étant associée à un élément du rêve, auquel on peut associer un sens qui sera déplacé en rapport à la parole qui l’aura raconté. Ce sens sera à nouveau retranscrit dans une parole (celle du psychothérapeute) qui va créer un nouveau message. Un rêve aura donc autant de sens que de destinataires auxquels il s’adresse, mais ce qui compte ce n’est pas tant le sens en lui-même, que l’effet qu’il produit.

Le cauchemar ne sera pas traité en détail ici, pour Sibony (Siksou-b, 2015) « les cauchemars sont des appels d’urgence à retravailler le trauma », le rôle de régulation du rêve est en échec et se répète alors sans cesse.

 

Le rêve apparait comme un allié, les études présentées ici démontrent son utilité et son efficacité en psychothérapie.

En résumé, nous pouvons dire que le rêve apporte des améliorations sur la qualité des séances et sur les points comme l’insight, les idées d’actions, l’identification des problèmes et leur résolution, l’implication du patient, la compréhension de son fonctionnement.

Comment pourrions-nous développer l’utilisation du rêve en psychothérapie, comment faire avec les patients qui ont peu ou pas de souvenirs de rêves, comment les inciter à se souvenir des rêves, voire développer leurs capacités de rappel ?

 

 

Le souvenir du rêve, son rappel, l’implication du rêveur

La Fréquence de Rappel de Rêve (FRR)

La FRR (Fréquence de Rappel de Rêve) peut varier grandement d’un individu à l’autre (Ruby, 2011). Dans une étude de Schredl (2008, cité dans Ruby, 2011) sur 900 Allemands, la moyenne de FRR est d’environ un rappel de rêve par semaine.

 

Paramètres influençant la FRR

Les paramètres pouvant influer la FRR : tout d’abord la phase du sommeil (REM ou Non REM) au moment de l’éveil, les éveils en sommeil paradoxal (REM) entrainent une FRR plus élevée que les éveils en non REM (80% vs 40% selon Nielsen, 2000, cité dans Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006). La méthode d’éveil, réaliser une tâche de distraction entre le réveil et le moment où l’on doit se rappeler de son rêve, diminue de moitié la FRR (Cohen et Wolfe, 1973, cité dans Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006). Le contenu onirique, les rêveurs fréquents rapportent des rêves plus marquants que les rêveurs non fréquents (Cipolli et al., 1993, cité dans Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006). Le lieu de résidence (FRR plus élevée en ville) selon une étude de Schredl (2008, cité dans Ruby, 2011) ; le stress, il a pour conséquence d’augmenter la FRR (Schredl, 1999, cité dans Ruby, 2011). Aussi, le genre, l’âge, les facteurs motivationnels ou émotionnels (Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006).

Les facteurs motivationnels affecteraient le souvenir du rêve, principalement en  influençant l’attention portée sur les rêves. Cette attention accrue au moment des éveils nocturnes ou au réveil matinal faciliterait la mémorisation des souvenirs oniriques (Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006). Selon Hill (2010), l’implication du patient et la motivation sont les composantes clés du travail avec le rêve avec le modèle de Hill.

           

Les mesures de la FRR

Différentes méthodes de mesure de la FRR existent, la plus simple, la mesure rétrospective, elle consiste à demander au participant d’évaluer lui-même sa FRR, cependant elle peut être soumise à des biais subjectifs d’interprétation (Schredl, 2002-2003, cité dans Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006).

Les méthodes prospectives, comme la mesure directe en laboratoire ou le cahier de rêves permettent de palier au défaut de la méthode rétrospective. Avec le cahier de rêves le participant tient un cahier dans lequel il retranscrit ses rêves de manière plus ou moins détaillée (méthode narrative ou par liste de vérification) tous les matins (Beaulieu-Prévost et Zadra, 2006). Dans la méthode narrative le participant doit retranscrire son rêve, dans la méthode par liste de vérification, il doit juste indiquer s’il a rêvé ou pas, et donner un titre ou une coloration émotionnelle à son rêve (Zadra et Robert, 2012).

 

L’impact des mesures sur la FRR

La comparaison de la FRR selon une méthode narrative ou selon une méthode par liste indique qu’avec la méthode narrative, la FRR a tendance à diminuer plus vite dans le temps qu’avec la méthode par liste de vérification. Zadra (2012) stipule que cela peut être dû au fait que la méthode narrative prenant plus de temps au participant, elle demande une plus grande motivation pour être menée dans la durée (Zadra et Robert, 2012).

 

Augmenter la FRR

Fréquemment, les patients négligent ou minimisent les rêves en disant ce n’est qu’un rêve, ce n’est pas réel. Glucksman (2001) conseille de leur dire que le rêve est aussi réel et tangible que les ressentis, sentiments et pensées présentes lors de la vie éveillée. Pour lui le point essentiel est que les patients comprennent que le rêve peut avoir un sens et qu’ils sont capables de le comprendre.

Les patients qui rapportent des rêves en thérapie ont pour la plupart du temps une attitude positive à l’égard des rêves, ceci valide le fait qu’avoir cette attitude positive présente est primordial (Hill et Knox, 2010).

Quelques astuces permettent d’améliorer le souvenir du rêve, avoir de l’intérêt pour ses rêves, formuler au moment du coucher l’intention de se souvenir d’un rêve, garder quelques instants les yeux fermés au réveil et noter (cahier de rêve) le moindre souvenir de rêve (Pesant et Zadra, 2010).

 

Il apparaît ici que le souvenir du rêve, son rappel et son utilisation en thérapie peuvent être améliorés, avec l’idée de s’en servir dans le travail thérapeutique.

Les facteurs motivationnel comme l’implication, l’intérêt du patient pour ses rêves et peut être la conscience de l’utilité du rêve dans l’obtention de résultats satisfaisants pourraient être des leviers importants dans l’amélioration de la FRR et l’utilisation du matériel onirique dans la thérapie.

 

Conclusion

L’utilisation du rêve en psychothérapie apparaît comme un important facteur facilitant et augmentant l’efficacité du travail thérapeutique, nous l’avons vu précédemment,  dans plusieurs domaines.

Il semble qu’il faille encourager les patients à nous parler de leurs rêves, en leur indiquant qu’ils sont intéressants et facilitent le travail thérapeutique.

Cependant que faire avec les patients qui y restent réfractaires ou qui ne se souviennent pas de leurs rêves ?

Sur quels éléments pourrions nous agir pour diminuer ces deux difficultés, comment les éveiller à l’utilité des rêves, comment augmenter leur FRR ? En agissant sur leur motivation, oui mais de quelles manières et avec quels outils ?

Des recherches complémentaires devront être menées afin de mieux identifier les facteurs motivationnels et mesurer l’effet des stratégies que nous pourrions employer. Ceci afin d’améliorer l’intérêt et la motivation chez les patients à travailler et à mieux se rappeler de leurs rêves pour s’en servir en psychothérapie.

 

Bibliographie

Beaulieu-Prévost, D., Zadra, A. (2006). Les variations dans le rappel onirique :   synthèse et intégration des connaissances. Pratiques Psychologiques, 13 (2007), 117-130.

Desprats-Péquignot, C., (2015). Théorie des rêves chez Sigmund Freud. Le Journal des Psychologues, 325 (2015), 44-48.

Eichenlaub, J-B., (2015). Activités cérébrales associées au rêve et à son récit. Le Journal des Psychologues, 325 (2015), 28-33.

Glucksman, M., (2001). The dream a psychodynamically informative instrument. The Journal of Psychotherapy Practise and Research, 10 (2001), 223-230.

Hill, C. E., Knox, S., (2010). The use of dreams in modern psychotherapy. International Review of Neurobiology, 92 (2010), 291-317.

Pesant, N., Zadra, A., (2004). Working with dreams in therapy: What do we know and what should we do?. Clinical Psychology Review, 24 (2004), 489-512.

Pesant, N., Zadra, A., (2010). L’utilisation des rêves en psychothérapie : une approche intégrative. Revue Québécoise de Psychologie, 31 (2010), 9-31.

Ruby, P., (2011). Experimental research on dreaming: state of the art and neuropsychoanalytic perspectives. Frontiers in Psychology, vol. 2 (2011), article 286.

Siksou, M., (2015-a). Contenu des rêves : approche expérimentale et expérience subjective. Le Journal des Psychologues, 325 (2015), 22-27.

Siksou, M., (2015-b). L’utilisation des rêves en psychothérapie. Le Journal des   Psychologues, 325 (2015), 49-52.

Zadra, A., Robert, G., (2012). Dream recall frequency: Impact of prospective measures and motivational factors. Consciousness and Cognition, 21 (2012), 1695-1702.

 

 

 

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